CHILDREN OF SYRIA "you are not forgotten"





"YOU ARE NOT FORGOTTEN!"




Children of Syria, you are kind, you are intelligent, you are important: have nice dreams and never forget them.



Messages pour les enfants syriens où qu'ils soient, particulièrement en Syrie sous les bombardements: messages envoyés depuis l'Europe, propulsés par dessus la méditerranée par les réseaux sociaux: ils atterrissent sur de simples téléphones mobiles, ils s'ouvrent sur une espérance, sur des personnes humaines et généreuses qui donnent un peu de leur temps, un peu de leur espace pour envoyer leur message: une générosité humaniste, honnête, sincère, spontanée et qui n'attend rien en retour.

Ces messages sont réalisés avec un authentique casque blanc des White Helmets de la Défense Civile Syrienne ("nominée" pour le Prix Nobel de la Paix en 2016 et 2017): il m'a été envoyé  par une équipe de sauveteurs des White Helmets de la province d'Idlib en 2016.

Vous pouvez visionner à la première série de portraits-messages "You are not forgotten", réalisée entre juillet 2016 et décembre 2018 sur le site:
https://pascalhanrion.blogspot.com/2016/07/white-helmet-chain-of-hope-and.html




Vous pouvez suivre les actions de sauvetage des White Helmets sur le site: https://www.whitehelmets.org/en/





"You are not forgotten!"



Charlotte Agnoly -




"Je suis une jeune femme sensible, touchée et blessée par tout ce qui se passe dans le monde, et même ici en France. 

Courage et merci, j'ai beaucoup de respect pour vous."

Croisée dans l'ancien Hôpital Saint-Vincent de Paul, Charlotte était en train de réaliser une fresque inspirée par le philosophe grec de l'antiquité Diogène de Sinope. Magie des rencontres, fruit d'une incompréhension que nous appelons souvent hasard, le quatrain inscrit sur la tombe de Diogène résonne de façon particulièrement actuelle avec la Syrie aujourd'hui, comme un message d'espoir venu du fond de la mémoire des hommes modernes:


"Même le bronze subit le vieillissement du temps,
Mais ta renommée, Diogène, l'éternité ne la détruira point.
Car toi seul a montré aux mortel la gloire d'une vie indépendante
Et le sentier de l'existence heureuse le plus facile à parcourir."


Portrait réalisé devant la peinture qu'elle était en train de réaliser aux  "Grands Voisins" (ancien hôpital Saint-Vincent de Paul), dans le cadre du festival "Syrien n'est fait 2019", Avenue Denfert-Rochereau, Paris, le 30 juillet 2019.




Hala Alabdalla, Syrie -



"Je suis des blessures ramassées par hasard, quelques fois cela saigne, quelques fois cela se cache. Lorsqu'on a un cœur, ce n'est pas simplement celui d'un être vivant qui bat au milieu de la poitrine. Il faut que ce cœur sente et échange ses sentiments."



J'ai croisé pour la première fois Hala sur une péniche: mais oui, sur une péniche, sur la Seine, en plein cœur de Paris, en mars 2017. Elle présentait une série de reportages de jeunes photographes reporters syriens lors d'une soirée-événement organisée par Racha Abazied et l'association "Syrie MDL". Alors qu'elle était l'instigatrice de ces travaux et qu'elle en avait porté toute la trajectoire, ce fut étonnant d'assister comment elle se mit en retrait de ces jeunes syriens et de leurs réalisations, au cœur même des zones de combats.

Une modestie et une sensibilité qui se retrouvent aujourd'hui aussi dans son message.

Portrait réalisé lors du vernissage de l'exposition collective "De la Syrie à l'Europe, regards croisés de jeunes journalistes syriens" sous sa coordination, Paris, Galerie Fait & Cause, le 30 juillet 2019.


Nour Kelze, Syrie -



"Je suis une combattante.
Vous n'êtes pas oubliés,
vous n'avez jamais été oubliés, 
c'est notre responsabilité de ne pas vous oublier."


J'avais découvert Nour Kelze dans le documentaire "Not Anymore" du réalisateur Matthew VanDyke. J'avais été frappé par sa détermination à témoigner et à lutter contre la barbarie par l'image, en s'engageant à photographier au cœur des combats pour la libération d'Alep. Cette jeune femme m'avait fait penser aux jeunes femmes catalanes composant les milices républicaines à Barcelone, engagées pour lutter contre la dictature franquiste entre 1936 et 1939: la même volonté de ne jamais baisser les bras devant l'oppression.

Il y a un contraste saisissant dans ce portrait: celui de la détermination de cette jeune femme, de la violence contenue de ses images, et la douceur de sa posture et de son regard.

Portrait réalisé devant une de ses images, lors du vernissage de l'exposition collective "De la Syrie à l'Europe, regards croisés de jeunes journalistes syriens" sous la coordination de Hala Alabdala, Paris, Galerie Fait & Cause, le 30 juillet 2019.



- Ameer Alhalbir, Syrie -




Ameer semble tendu, il marche un peu nerveusement entre les premiers spectateurs arrivés à l'exposition, fixant des images qui le plongent certainement dans la réalité de ses propres souvenirs. Souriant, d'une voix douce, il explique: "je suis devenu photographe en suivant ce que faisait déjà mon père. Il était White hemet, il photographiait très souvent durant ses interventions et dans la vie quotidienne de son équipe de la Sécurité Civile Syrienne. Je l'ai suivi, il adonné un sens profond à ma démarche de photographe."

Le père d'Ameer a été tué en intervention de sauvetage des White helmets en Syrie.

Dans l'exposition, Ameer a apporté un paquet de pâtes qui l'ont sauvé lors du siège d'Alep et une image de son père en train de jouer avec des enfants.

Peut-être Ameer est-il un des symboles vivants, un des plus émouvants représentants, de cet appel que je lance régulièrement vers et pour le peuple syrien: "Children, you are kind, you are intelligent, you are important, have nice dreams and never forget them."



Portrait réalisé devant une sélection de ses images, lors du vernissage de l'exposition collective "jeunes journalistes syriens" sous la coordination de Hala Alabdala, Paris, Galerie Fait & Cause, le 30 juillet 2019.




Firas Abdullah, Syrie -




"Je suis un être humain qui a vu la mort de beaucoup de gens qui étaient aussi des êtres humains. Ce qui se passe en Syrie n'est pas une guerre, c'est une révolution pour la liberté, l'égalité, la démocratie que nous souhaitons comme tous les gens du monde. Je veux prendre ce message et le donner aux gens de Syrie. 

Nous ne pourrons plus nous arrêter maintenant, il y a eu trop de morts de gens qui défendaient la justice: c'est une honte pour le monde. 

C'est très difficile pour moi d'envoyer un message depuis un lieu de paix en France vers la partie la plus dangereuse au monde mais je veux vous dire qu'aujourd'hui la réelle révolution est à l'intérieur de la Syrie-même."

Cela faisait un moment que je suivais les reportages de Firas depuis la plateforme Facebook: ses images sont instantanées, prises sur le vif, dans un soucis de spontanéité et de sincérité. Dès le début du soulèvement populaire, en 2011, il est sorti dans les rues avec un simple téléphone mobile pour témoigner sur ce qui se passait, au jour le jour. Cela fut un peu étrange de le retrouver à Paris, de le voir sorti de ses portraits au milieu des ruines, de l'entendre expliquer ses témoignages. Dans l'exposition où nous nous sommes croisés, il a apporté un jeu de clés de sa maison, de son garage et de sa voiture bombardés et dont il ne reste rien. Ce sont des objets touchants, symboles d'une réalité morte mais qui un jour ressuscitera car il ne peut en être autrement.



Portrait réalisé devant une de ses images, lors du vernissage de l'exposition collective "De la Syrie à l'Europe, regards croisés de jeunes journalistes syriens" sous la coordination de Hala Alabdala, Paris, Galerie Fait & Cause, le 30 juillet 2019.




Diala Brisly, Syrie -




"Je suis comme un coquelicot: c'est une fleur très sauvage, si on la coupe elle meut très rapidement. 

Nous n'avons pas le contrôle, nous n'avons aucun pouvoir mais l'éducation est notre liberté: c'est la meilleure politique qui soit pour les enfants. Les enfants ont beaucoup d'énergie et de possibilité, mais il faut faire attention car si l'éducation est posée à la mauvaise place, elle est alors perdue."

J'avais déjà croisé Diala il y a un peu plus d'un an, au centre culturel "le104" à Paris, alors qu'elle suivait une formation autour du cinéma avec Hala Alabdalla. Elle avait dû quitter la Syrie à cause de la guerre, mais malgré sa situation compliquée qui la tenait repliée sur elle-même j'avais été touché par sa nature entière, par sa joie de vivre et par sa façon directe de communiquer, sans filtre. Nous avions évoqué un projet d'escalade qui n'a pas pu être réalisé. 


Et puis voilà que rentrant dans l'enceinte de ce lieu unique et tellement enthousiasmant qu'est "les grands voisins", je la croise à nouveau, accroupie sur le sol en train de faire pousser des jolis tournesols à petits coups précis de pinceaux dont les couleurs rappelaient celles du mouchetage de sa robe. Nous nous sommes pris dans les bras comme deux vieux amis qui ne se sont pas vus depuis longtemps et puis je lui ai montré le casque des White Helmets avec ses nouveaux dessins.


Portrait réalisé devant la peinture qu'elle était en train de réaliser aux  "Grands Voisins" (ancien hôpital Saint-Vincent de Paul), dans le cadre du festival "Syrien n'est fait 2019", Avenue Denfert-Rochereau, Paris, le 30 juillet 2019.



Gandega Karidjatou, Côte d'Ivoire -



"On dit de moi que je suis sympathique. J'accorde de l'importance à l'opinion publique.

Accrochez-vous, on ne vous oublie pas, on pense à vous."


Portrait réalisé  devant une oeuvre d'artiste dédiée aux migrants, mur extérieur des "Grands Voisins" (ancien hôpital Saint-Vincent de Paul), en marge du festival "Syrien n'est fait 2019", Avenue Denfert-Rochereau, Paris, le 30 juillet 2019.



Maya Al Jarrah, Syrie -



"Je suis une mère seule qui cherche son chemin jusqu'à la prochaine marche. Je me sens très privilégiée d'être d'être dans un lieu où je suis protégé avec ma fille: La France m'a donné la paix.

Les gouvernements du monde n'aident pas les syriens. Ils voient les enfants morts sur le sol, e ne sais pas pourquoi mais ils ne font rien pour que les choses changent: c'est horrible.

Pour les enfants, j'espère qu'un jour, très bientôt, un miracle arrivera pour qu'ils aient de la nourriture, une éducation, qu'ils vivent en sécurité."


Portrait réalisé  devant une oeuvre d'artiste représentant un bateau de migrants, mur extérieur des "Grands Voisins" (ancien hôpital Saint-Vincent de Paul), en marge du festival "Syrien n'est fait 2019", Avenue Denfert-Rochereau, Paris, le 30 juillet 2019.



- Guy Glotin, dit Pypo, France -



Guy est un homme sensible. Il est resté 15 années au comité des fêtes de son village pour l'animer. Il part régulièrement à l'étranger pour distribuer des affaires. Pour fêter ses 70 ans, il suit le Tour de France, en adoptant le personnage d'un clown anonyme appelé Pypo.

"Gardez l'espoir. Sachez qu'il y a ici des gens qui pensent à vous."

Portrait réalisé en haut de la côte de Châteaufort (Yvelines), au passage de la dernière étape du Tour de France cycliste 2019, 25 juillet 2019.


- Jacques Lourdet, France -



Jacques a 87 ans, il est un passionné de cyclisme et du tour de France. Il est randonneur cycliste et membre de l'Union des Audax français de cyclotourisme depuis 1956. Il a couru l'épreuve amateur de Paris-Brest-Paris en 27 heures.

Portrait réalisé en haut de la côte de Châteaufort (Yvelines), au passage de la dernière étape du Tour de France cycliste 2019, 25 juillet 2019.




-Paulo, Diana, Claudia, Paula, Iniacio, Portugal-



En vacances en France en famille, ils étaient sur le bord de la route avec couvertures de camping et glacière, tous très joyeux en attendant le passage des coureurs du Tour de France. Quelques paroles échangées, des grands sourires, une conversation qui démarre, un accueil sympathique autour de la glacière, l'explication de mon projet et leur envie spontanée d'y participer en y intégrant leur autre grande passion: le football, en particulier le club de leurs villes, le SC Braga et l'Uniao de Coimbra, ainsi que leur équipe nationale du Portugal.

Prises de vues au bas de la côte de Châteaufort dans le département des Yvelines, avant le sprint final pour l'attribution des derniers points au meilleur grimpeur du Tour, 25 juillet 2019.



- Diana, Portugal -






Jeune adolescente portugaise de 12 ans, en vacances en France: avec sa famille, elle était sur le bord de la route, avec couverture de camping et glacière, très joyeuse en attendant le passage des coureur du tour de France: bas de la côte de Châteaufort (Yvelines), avant le sprint pour le classement du meilleur grimpeur, 25 juillet 2019.




- Pascal, France -



TOUR DE FRANCE 2019, dernière étape entre Rambouillet et Paris.  Juste après le passage des coureurs dont on voit les derniers du peloton en arrière plan, sommet de la côte de Châteaufort (Yvelines), après le sprint pour le classement du meilleur grimpeur, 25 juillet 2019.











Le régime de Bashar el Hassad et l'aviation russe sous les ordres de Vladimir Putin, comme ils l'ont déjà fait à Alep, Goutha, Homs, Douma..., continuent à bombarder de façon systématique et sans distinction les populations civiles et les enfants dans la province d'Idlib.

Au jour de la reprise de cette série de photos-messages "You are not forgotten", soit le 29 juillet 2019, ces bombardements ont tué quasi 800 civils dont plus de 200 enfants depuis le mois d'avril 2019.





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