COMARQUE - les figures illuminées II

COMARQUE

- les figures illuminées II -

(photoreportage réalisé avec l'aimable autorisation
de M. Hubert de Comarque) 


Rêveries ou réalité?

Chacun y verra ce qu'il voudra ou ce qu'il pourra: on y projettera un vécu personnel, une expérience, une façon particulière de voir le monde.

Les gravures paléolithiques sont-elles des révélateurs de l'imaginaire d'une époque, des représentations figées d'une créativité picturale ancrée dans un temps lointain, des abstractions figurant des forces immatérielles ou des esprits que l'on craint?

Et si les œuvres des hommes des temps anciens avaient été créées pour provoquer un voyage,
un simple voyage,

introduisant lui-même,
une transformation,
une simple transformation?

Sous un volume qui semble avoir été creusé dans la roche, apparaît la tête de de qui semble être celle d'un bison ,

mais en changeant l'angle de vue, en contournant la tête vers l'avant, celle-ci se transforme: on croirait avoir la tête d'un autre animal, le jeu des ombres sur la roche créant une paire de grandes oreilles baissées, lui donnant une expression différente, peut-être de soumission ou de crainte.

Le symbole puissant de la féminité?

Un bovidé impassible regardant face à lui?

D'autres figures symbolique, plus ou moins figuratives?

La puissance expressive du cheval se déploie

lorsqu'on le regarde de face,

depuis l'avant de ses naseaux.

Son expression se nuance progressivement

au fur et à mesure

que l'on se déplace autour de la tête.

Un ventre gravide?

Ou bajoue d'une tête de cheval de grande taille?

Ou torse féminin?

Mirage, illusion d'optique ou génie du graveur?

Regardant depuis l'avant, face à celle-ci,

c'est une figure d'équidé qui semble se dessiner,

mais plus on tourne autour de la gravure, plus la figure d'équidé se dissipe, plus une autre figure prend forme: vue depuis l'arrière,  elle s'est transformée en ce qui parait être la tête d'un félin. Entre les deux figures, la gravure est la même, seul l'angle d'observation a changé.

Retour à la tête d'équidé,

gravure observée de nouveau depuis l'avant.

Les chouettes dos à dos.

Corps de chouette ou de hibou de dos,

dans lequel une chouette de petite taille a été gravée, de face.

A regarder la tête en contre-plongée, celle-ci change d'expression pour prendre une apparence de ce qui pourrait être une figure humaine,

cette figure

ne semble plus hululer,

sinon siffler,

ou tout du moins souffler,

par sa bouche arrondie.

La figure humaine porte-t-elle un masque

ou bien la chouette

a-t-elle été réalisée de façon stylisée?

Le corps vu du bas,

s'agit-il d'un drapé

ou bien

de rangées de plumes?

La grande figure symbolisant la féminité, la grande tête de cheval et la petite figure de la chouette sont toutes orientées à 304 degrés d'azimut, soit l'endroit du coucher du soleil sur l'horizon au solstice d'été.

Rêves ou réalité dans ces figures de la préhistoire?

Ce sont des formes, des signes

et des symboles

qui pénètrent profondément notre imagination,

qui nous entraînent dans un voyage

à l'intérieur de nous-même.

Finalement, ne serait-ce pas le but recherché

par les graveurs des temps anciens?

Provoquer un voyage intérieur

chez celui qui observe?

(observation des gravures réalisée avec Renaud Sanson)