CINEMA DE PLEIN AIR - EROIC FANTASY INTO THE SKY # 1

CINEMA DE PLEIN AIR

EROIC FANTASY INTO THE SKY # 1

A pénétrer dans les couchers de soleil, on se prend à imaginer un monde éblouissant qui prend vie au cœur de la matière,

un monde fait de ténèbres aux myriades de gouttelettes bleu-gris, transpercées par l'épée d'Excalibur, tailladées par le vent à grands coups de jets incandescents,

un monde fait de gigantesques vaisseaux spatiaux, de monstres au corps sans fin, se déplaçant en majestés paisibles sur d'immenses coussins gazeux ou sur des fleuves de lave en fusion. 

Il y a des entrailles, de la matière organique, de la fibres, des cellules, des molécules, des atomes extra-terrestres qui seraient passés au travers de l'écriture d'un Isaac Asimov ou d'un Ray Bradbury, 

il y a de gigantesques faces grotesques à la Jérôme Bosch, des profils fantasmagoriques aussi tordus qu'énigmatiques,

il y a des paysages de la Guerre des étoiles et du Seigneur des anneaux, des dragons volants, des anges exterminateurs, des décors hyboriens à la Franck Frazetta, des illuminations à la Chris Foss,

il y a des architectures immatérielles démesurées aux allures romantiques et futuristes à la Moebius, à la Schuiten, des surfaces métalliques scintillantes aussi angoissantes que des cauchemars à la Giger.

Ces mondes chimériques s'imbriquent les uns dans les autres, se mêlent puis se démêlent en quelques instants, créant des formes, des couleurs, des lumières aveuglantes au gré de tourbillons de milliards de particules affolées ou nonchalamment suspendues.

La lenteur de ces scènes vaporeuses pourrait paraître mélancolique si le gigantisme de leurs proportions ne prêtait à la stupeur et à l'émerveillement: l'on pourrait quelques fois se croire sur Pandémonium si l'on ne sentait la terre ferme sous nos pieds.

Guettant la moindre apparition, tous nos sens sont en alerte: il  suffit de lever la tête, d'ouvrir grand nos yeux, de libérer notre imagination.

Juste au dessous de l'écran céleste sur lequel un film fantastique sans cesse renouvelé prend forme à chaque instant, nous croyons percevoir nos propres mondes intérieurs.